La France au XVI e siècle

Tuesday, November 11, 2008

La Pléiade

La Pléiade est un groupe (d'abord nommé « la Brigade ») de poètes rassemblés autour de Ronsard : du Bellay, Guillaume des Autels, Pontus de Tyard (1525-1605), Remy Belleau, Jean Dorat, Jean de la Péruse. Ils défendent en même temps l'imitation des auteurs gréco-latins et la valeur culturelle de la langue française. Ils imposent l'alexandrin et le sonnet comme des formes poétiques majeures.

La Pléiade est un groupe de sept poètes français du XVIe siècle rassemblés autour de Ronsard.
Histoire

Ce groupe est né vers 15491, d’abord nommée la Brigade. Le souci majeur de la Brigade, élevée sous l'égide de l'helléniste Jean Dorat, est de faire reculer le « Monstre Ignorance » par la diffusion de la culture antique. Le nom du groupe est emprunté à sept autres poètes d’Alexandrie qui avaient choisi, au IIIe siècle, le nom de cette constellation pour se désigner. Outre Ronsard, la Pléiade regroupe Joachim du Bellay, Jacques Peletier du Mans, Jean de La Péruse, Rémy Belleau, Antoine de Baïf, Pontus de Tyard et Etienne Jodelle. À la mort de Jacques Peletier du Mans, Jean Dorat prendra sa place au sein de la Pléiade. C'est en 1553 que le groupe de la Pléiade prend le nom qu'on lui connaît1.

Les idées de la Pléiade sont rassemblées dans un manifeste, Défense et illustration de la langue française, publié en avril 1549 sous la signature de Joachim Du Bellay. Son contenu vise à mener une réflexion sur les moyens d’enrichir la langue française par des emprunts, la fabrication de néologismes, le rappel de mots disparus etc.

Les membres de la Pléiade entrent dans une logique de rupture avec leurs prédécesseurs, ils rompent avec la poésie médiévale et cherchent à exercer leur art en français (« la poésie doit parler la langue du poète »). Ils constatent cependant que la langue française est pauvre et non adaptée à l’expression poétique et décident donc d’enrichir la langue par la création de néologismes issus du latin, du grec et des langues régionales. Ils défendent en même temps l’imitation des auteurs gréco-latins dans le but de s’en inspirer pour pouvoir les dépasser. Ils imposent l’alexandrin, l’ode et le sonnet comme des formes poétiques majeures et abordent les quatre principaux thèmes de la poésie élégiaque : l’amour, la mort, la fuite du temps et la nature. La Pléiade participe au développement et à la standardisation du français et joue un grand rôle dans l’œuvre de « l’illustration de la langue française » et de la renaissance littéraire.
( Azadunifr )

le mot Pléiade

le mot Pléiade, dans le sens que nous lui connaissons, a été employé d'abord vers 1563 par les Protestants pour tourner en dérision l'arrogance des jeunes disciples de l'humaniste Jean Dorat constitués en Brigade. Ronsard se plut en effet, en 1553, à élire sept d'entre eux, et leur nombre n'était pas sans évoquer la Pléiade mythologique des sept filles d'Atlas changées en constellation, et surtout la Pléiade des sept poètes alexandrins du IIIème siècle avant Jésus-Christ. A vrai dire, cette Brigade constitue moins une école qu'un groupe, d'ailleurs variable, fédéré par la même volonté de rénover les formes poétiques :

Ronsard, Du Bellay, Jean-Antoine de Baïf (1532-1589), condisciples au collège de Coqueret, constituent son «noyau dur»;

venus du collège de Boncourt, s'y agrègent en 1553 Étienne Jodelle (1532-1573) et Jean de La Péruse (1529-1554), remplacé en 1554 par Rémy Belleau (1528-1577);
plus lointainement (ils appartiennent à l'école lyonnaise), s'y associent Pontus de Tyard (1521-1605) et Guillaume des Autels (1529-1581); ce dernier sera remplacé en 1555 par Jacques Peletier du Mans (1517-1582). Enfin, en 1583, cette place est attribuée à Jean Dorat pour honorer son magistère.

La Pléiade se caractérise par un souci de variété dans l'inspiration qui lui fait privilégier l'exploration de différents genres : à côté d'une libre imitation des Anciens, les poètes se nourrissent d'influences modernes qu'ils mettent au service d'une langue neuve, volontiers érudite, et de mythes antiques savamment revisités (voyez notre corpus sur l'Inspiration mythologique au XVI° siècle). Ces jeux poétiques ne sauraient faire oublier cependant la hauteur de la mission assignée à la poésie : influencés par le néoplatonisme, les poètes de la Pléiade y voient l'émanation d'une « fureur divine » qui place au-dessus du commun cette figure du poète en mage inspiré dans laquelle Ronsard se reconnaîtra le premier.

Introduction

On peut parler proprement dit d’école dans la mesure où les poètes répondent à un projet et un idéal communs qui s’exprime dans ce qu’on peut considérer comme leur manifeste : Deffense et illustration de la langue françoise, 1549 Jean Du Bellay.

L’équipe s’est modifiée au fil des ans : la dernière liste présente Ronsard, Du Bellay, Baïf, Pontus de Tyard, Jodelle, Belleau et Dorat. Elle est née du regroupement et de la confrontation d’élèves formés dans deux écoles : le collège de Coqueret dont les condisciples sont Ronsard, Du Bellay et Baïf et le collège de Boncourt où se côtoient Belleau, Jodelle et La Péruse (remplacé à sa mort par Belleau).

L’histoire et l’aventure des poètes de la Pléiade a été en quelque sorte reconstruite a posteriori, notamment par les romantiques du XIXème, mais rarement dans l’histoire de la poésie on a eu une impression à ce point forte d’avoir une tâche à accomplir et d’avoir des ambitions, des idéaux, des goûts communs à mettre au service d’un même projet.
Du Bellay Les Regrets
Je me feray sçavant en la philosophie,
En la mathématique, et medecine aussi :
Je me feray legiste, et d’un plus hault souci
Apprendray les secrets de la theologie :
Du luth et du pinceau j’esbateray ma vie,
De l’escrime et du bal : je discourois ainsi,
Et me vantois en moy d’apprendre tout cecy,
Quand je changeay la France au séjour d’Italie.
O beaux discours humains ! Je suis venu si loing,
Pour m’enrichir d’ennuy, de vieillesse, et de soing,
Et perdre en voyageant le meilleur de mon aage.
Ainsi le marinier souvent pour tout tresor
Rapporte des harengs en lieu de lingots d’or,
Ayant fait, comme moy, un malheureux voyage.

( Azadunifr )

Un mouvement littéraire et culturel

La Pléiade est avant tout un mythe: un mythe organisé et orchestré par un groupe de jeunes poètes — et tout particulièrement par Ronsard — désireux de se présenter comme l'avenir de la poésie dans une France dépourvue de tradition littéraire. Mythe au demeurant fragile, car, en dépit d'un certain nombre de points communs, les membres de la Pléiade ont des personnes très différentes et s'engagent assez tôt sur des voies divergentes, donnant orientation particulière à l'ambition initiale.

À l'origine, il y a deux groupes: celui du Collège de Coqueret, et celui du Collège de Boncourt; dans les deux établissements, des jeunes gens ambitieux apprennent le grec et s'imprègnent des théories humanistes. Le groupe Coqueret, rassemblé autour de Ronsard et Du Bellay, se donne d'abord le nom de « Brigade », se reconnaissant par là comme la nouvelle génération poétique. Puis, Ronsard se plaira à y distinguer une « Pléiade » de poètes, c'est-à-dire un groupe privilégié de sept individus censés se partager les divers genres poétiques. Mais cette liste des « étoiles » évoluera...

Le grand principe sur lequel repose la théorie littéraire que s'efforcent mettre en place les membres de la Pléiade est celui de l'« imitation » des lettres antiques, pour lesquels tous nourrissent un véritable culte. Il faut lutter contre le « monstre ignorance », en s'imprégnant des textes de l'Antiquité, aussi bien que des poètes contemporains, italiens et néo-latins, et en les imitant librement. Les poètes de la Pléiade s'imitent également entre eux, et presque tous viendront à imiter avant tout Ronsard...

Il ne s'agit pas de se laisser enfermer dans le cadre d'une culture figée, mais de faire revivre la littérature que l'on étudie, et d'en explorer toutes les possibilités: la Pléiade aborde tous les genres, de l'épopée aux formes brèves, tous les styles (sublime, moyen, bas), et tous les tons (du tragique au familier). On ne s'approprie le texte d'autrui que pour mieux le re-créer, plus beau, plus parfait, plus proche de l'idéal — de l'Idée de la poésie. Car, à l'origine du moins, le platonisme est encore présent dans la conception nouvelle de la littérature que mettent en place les jeunes poètes.

L'inspiration est l'une des clés de voûte des théories de la Pléiade: alors que toute cette génération de poètes consacre une grande attention au travail de langue et du vers, et ne se fie pas à la nature, son maître-mot reste l'« enthousiasme », la « fureur » divine à laquelle le poète est censé s'abandonner s'il veut composer une œuvre de mérite. Cette conception nouvelle de la création poétique souligne l'importance des poètes dans la société, et va de pair avec l'idée qu'ils se font du métier d'écrivain: ce qui est en jeu pour tous, c'est la gloire, c'est l'immortalité que l'on ne peut acquérir que grâce à l'œuvre poétique. ( Azadunifr )

Les principales œuvres et écrivains de ce mouvement

Pierre de Ronsard :

Le « Prince des poètes » de la Renaissance (1524-1585) Ses principaux recueils sont les Odes, les Amours et les Discours des misères de ce temps, ces derniers marqués par la propagande catholique lors des guerres de religion.

1552: Amours.
1555 - 1556: Hymnes; Continuations des Amours.
1560: Première édition des Œuvres.
1565: Élégies, mascarades et bergeries.
1572: La Franciade, Livres I à IV.
1578: Sonnets pour Hélène.
1586: Derniers vers.

Joachim du Bellay (1522-1560)

Ses oeuvres principales sont la Défense et Illustration de la langue française et les recueils poétiques l'Olive, les Antiquités de Rome et les Regrets. Il a été influencé par Louise Labé, sans jamais la citer.

1549: Défense et illustration de la langue française
1549 - 1550: L'Olive.
1553: Recueil de poésies.
1558: Les Regrets; Divers Jeux rustiques; Les Antiquités de Rome; Poemata.
1559: Le Poète courtisan.

Étienne Jodelle (1532-1573)

il est l'auteur de la première tragédie française, Cléopâtre captive (1553)
1561: Discours de Jules César avant le passage du Rubicon.
1574: Œuvres, édition posthume.

Jean-Antoine de Antoine Baïf (1532-1589)

essaya d'appliquer la prosodie latine, à base de brèves et de longues, à la poésie française.
Jacques Peletier du Mans : Poète, médecin et scientifique français (1517-1582) qui voyagea infatigablement et proposa entre autres une réforme de l'orthographe.
( Azadunifr )

1 Comments:

  • At 10:17 AM, Blogger Unknown said…

    Une huitième étoile dans la Pléiade ?

    https://www.youtube.com/watch?v=FBXFtVs9IeU

     

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