La France au XVI e siècle

Tuesday, November 11, 2008

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Pierre de Ronsard

( 1524 - 1558 )

Naissance : 1er septembre 1524

Décès : le 27 décembre 1585

Activité : Écrivain et poète français

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Pierre de Ronsard, est un des poètes français les plus importants du XVIe siècle. Il est né au manoir de la Possonnière, près du village de Couture-sur-Loir en Vendômois, aujourd'hui dans le département du Loir-et-Cher.

« Prince des poètes et poète des princes », Pierre de Ronsard, adepte de l'épicurisme, est une figure majeure de la littérature poétique de la Renaissance. Auteur d'une œuvre vaste qui, en plus de trente ans, a touché aussi bien la poésie engagée et « officielle » dans le contexte des guerres de religions avec les Hymnes et les Discours (1555-1564), que l'épopée avec La Franciade (1572) ou la poésie lyrique avec les recueils des Odes (1550-1552) et des Amours ( Les Amours de Cassandre, 1552 - Les Amours de Marie, 1555 - Sonnets pour Hélène, 1578). Ces poèmes lyriques qui développent les thèmes de la nature et de l'amour, associés aux références de l'Antiquité gréco-latine et à la forme du sonnet, constituent la partie vivante de l'œuvre de l'animateur du renouveau poétique que fut Pierre de Ronsard avec ses compagnons de la Pléiade et son ami Joachim du Bellay. Soutenu par Henri II puis Charles IX, Pierre de Ronsard a été célébré par ses contemporains mais déprécié par François de Malherbe et les Classiques puis oublié avant d'être redécouvert dans la première moitié du XIXe siècle par Sainte-Beuve et par les Romantiques.

Biographie

Pierre de Ronsard naît le 1er septembre 1524 dans le château de la Possonnière, près de Vendôme. Il est le fils de Louis de Ronsard et de Jeannez Chaudrier. Son père a combattu sous Louis XII et François 1er, notamment aux côtés de Bayard.

Ronsard entre au service de la cour royale en 1536 et devient le page du troisième fils de François 1er, Charles d'Orléans. Il reçoit les ordres mineurs de l'évêque du Mans en 1543, mais n'est pas ordonné prêtre. Il est par la suite élève au collège de Coqueret, à Paris ou il a pour maître Jean Dorat, un grand helléniste.

A 20 ans, en avril 1545, Ronsard rencontre, dans une fête à la cour de Blois, Cassandre Salviati, âgée de 13 ans, fille d'un banquier italien. Deux jours après, la cour quitte Blois : Il "n'eut moyen que de la voir, de l'aimer et de la laisser au même instant". Ronsard ne cessera dans ses oeuvres de proclamer son amour platonique.

En 1547 Pierre de Ronsard s'inscrit à l'Université et fait la connaissance de Joachim du Bellay. Il décide de former avec d'autres jeunes poètes un groupe qui prendra le nom de "Brigade" avant d'adopter quelques années suivantes celui de " la Pléiade". Ce groupe souhaite définir de nouvelles règles poétiques.

En 1549 Ronsard compose un recueil de sonnets « les Amours de Cassandre », « l'Epithalame d'Antoine de Bourbon », « Janne de Navarre » et « l'Hymne de France ». En avril , paraît sous la plume de du Bellay, la célèbre Défense et illustration de la langue française qui constitue le manifeste du groupe de la "Brigade". Ronsard publie ensuite « Quatre premiers livres d'Odes » (1550), « Ode à la Paix » (1550), « Les Amours » (1552), « Bocage » (1554).

Il sera poète de Henri II en 1554 puis conseiller et aumônier du Roi.

En 1555 Ronsard s'éprend d'une "fleur angevine de quinze ans" Marie Dupin. Cette jeune paysanne le fera renoncer aux tourments que lui inspirait Cassandre. Pour elle, il composera "des poèmes simples et clairs". Il publie « des Hymnes », « des Meslanges », et « de la Continuation des Amours ».

A la suite de la mort du Roi Henri II, Pierre de Ronsard devient archidiacre et chanoine (1560). Il travaille à réunir ses écrits et publie ses oeuvres en 4 volumes. Son rôle politique s’affirme encore. En 1562, devenu poète officiel de la cour de Charles IX, Ronsard écrit un certain nombre de discours sur les affaires du pays : « Discours sur les misères de ce temps », « Remontrance au peuple de France », puis « Réponses aux injures et calomnies des ministres de Genève » (1563), discours rédigé contre les protestants genevois. Ronsard prend nettement parti pour le catholicisme.

En 1572 Ronsard écrit une grande épopée à la louange des vertus françaises, la « Franciade» sur le modèle de l'Énéide, de Virgile. Cette oeuvre fut perçue comme un échec par Ronsard lui-même, qui n'en publia que les quatre premiers livres. A la mort de Charles IX (1574), Ronsard connaît la disgrâce.

A cinquante quatre ans, la reine Catherine de Médicis invite le poète à consoler Hélène de Surgères, qui vient de perdre dans la guerre civile , Jacques de La Rivière, dont elle était éprise. Ronsard publie : Sonnets pour Hélène , dédiés à "cette beauté aussi remarquable par son esprit que par sa vertu".

Sur la fin de sa vie, Ronsard cesse de publier de nouveaux textes. Soucieux de sa gloire posthume, il se consacre à la préparation des éditions de ses oeuvres complètes. Pierre de Ronsard meurt le 27 décembre 1585.

( Azadunifr )

Sa Vie

« Je suis Ronsard et que cela te suffise »

Fils cadet d'un hobereau vendômois au service de François Ier, le jeune Pierre, comme la plupart des fils de la petite noblesse de province est destiné aux carrières de l'Etat.


Après quelques années de préceptorat et un bref passage au collège de Navarre dont il est renvoyé pour immaturité (1533), il intègre l'école des pages à douze ans, afin d'y recevoir les enseignements militaires. Il est alors mis à la disposition de la famille royale, accompagnant ainsi Jacques V et son épouse en Ecosse (1535-1537; 1539-1540), de Baïf l'emmène enfin en Alsace pour une mission diplomatique. C'est une longue fièvre - dont les suites le laissant à demi sourd lui interdisent désormais les fonctions militaires - qui lui permet de reprendre ses études de lettres (1543) et de se faire conférer la tonsure, gage de revenus constants. En 1544, il rejoint le collège parisien humaniste de Coqueret avec son ami Jean Antoine de Baïf afin d'y compléter ses connaissances des langues et des grands textes anciens sous la direction de l'érudit Jean Dorat. En même temps, avec ses condisciples, parmi lesquels Joachim Du Bellay et Jacques Peletier du Mans, il forme un groupe de travail - baptisé« la Brigade » (future Pléiade) - dont les efforts et le projet ambitieux de « rénover la poésie française et de créer une langue nationale » se traduiront par la publication, en 1549, de la Défense et Illustration de la langue française de Du Bellay suivant les expéditions de Charles d'Orléans (1538-1539).

Les exploits de l'esprit:

Le Pindare français:

Si Ronsard publie son premier poème dans l'édition des Œuvres poétiques de Jacques Peletier, en 1547, et rédige divers épithalames en l'honneur de princes et de princesses ou quelques entrées royales, il fait véritablement son entrée sur la scène poétique en 1550, alors que paraissent ses quatre livres d'Odes pindariques. Ce recueil de pièces, que suit le Bocage (qui deviendra le Bocage royal en 1584) et qui, sur des rythmes variés, chante aussi bien les grands personnages que la vie privée, illustre la verve lyrique du poète qui souhaite redonner à la poésie la fonction encomiastique (de célébration) et divine qu'elle a héritée de l'Antiquité. L'ouvrage reçoit une suite - le Cinquiesme Livre des Odes - en 1552, et connaîtra plusieurs remaniements jusqu'en 1584.

Le poète de l'amour:

Quand en 1552, paraît le recueil des Amours (qui correspond aux seules Amours de Cassandre dans l'édition de 1560), collection de sonnets et de chansons aux thématiques amoureuses platonisantes héritées du pétrarquisme et dédiés à Cassandre, première inspiratrice des passions impossibles relatées dans les canzoniere amoureux de Ronsard, le poète est déjà attelé à la rédaction du Livret des Folastries (suite de poèmes légers et gaillards qu'il publiera en 1553) et de la Franciade qui constitue son « grand œuvre » et qui, dès lors que le projet d'écrire « l'épopée de la grandeur de la France » sera approuvé et commandé par le roi Henri II, ne quittera plus jamais ses tablettes. Suivent, en 1554, une nouvelle édition du Bocage et la publication des Meslanges, poèmes descriptifs de longueurs variables qui renouvellent le genre du blason marotique. En 1555 et 1556, outre les éditions remaniées des Odes et des Meslanges, Ronsard publie successivement la Continuation des Amours et la Nouvelle Continuation des Amours, où il continue de célébrer le sentiment amoureux. En s'adressant à Marie l'Angevine, ce recueil lui permet d'expérimenter son principe de la variété, en utilisant « une ryme plus basse » qui substitue au style « élevé » des premières Amours une inspiration plus quotidienne et une poésie plus simple. Il s'illustre encore dans le genre de la poésie de célébration et fait paraître deux livres d'Hymnes (1555-1556), longue suite de poèmes allégoriques et mythologiques à la gloire des héros du monde et de la nature.

Les années de gloire du poète-courtisan:

En 1559, après une longue retraite en Vendômois, il est nommé conseiller et aumônier du roi en remplacement de Mellin de Saint-Gelais. Commencent pour lui les années de gloire et le statut de poète-courtisan. Se faisant le porte-parole de la politique du roi Henri II d'abord, puis de Charles IX, il écrit de nombreux poèmes officiels et de circonstance dont l'Institution pour l'adolescence du roi Charles IX (1561).


Quand en 1562, les premiers troubles religieux éclatent en France, Ronsard fait part de son talent de polémiste. Il écrit en effet (même si un bon nombre d'entre eux sont publiés anonymement) un certain nombre de discours au ton satirique et vindicatif sur les affaires du pays, en particulier le Discours des misères de ce temps et sa Continuation (1562), la Remonstrance au peuple de France (1563) ou encore la Responce aux injures et calomnies des ministres de Genève (1563), rédigé contre les pamphlets que les protestants genevois ont publiés à son encontre.


Entre 1564 et 1565, Ronsard accompagne le tour de France entrepris par la reine Catherine de Médicis et son fils Charles IX. S'ensuit l'écriture de vers pour les fêtes que la cour donne dans les diverses villes où elle fait étape. Beaucoup d'entre eux prendront place dans les Elégies, mascarades et bergeries (1565). Ronsard ne termine pas le voyage et se retire dans le prieuré de Saint-Cosme-lez-Tours que son frère vient de lui céder.

La retraite:

C'est à partir de ce moment qu'il partage son temps entre Paris et Saint-Cosme, alternant les moments de sociabilité courtisane et les périodes d'écriture. Il travaille en effet à la seconde édition collective de ses Œuvres en six tomes (1567; la première date de 1560) et à la rédaction de deux livres de Poèmes divers (1569). Jusqu'à sa parution en 1572, Ronsard, par ordre du roi, se consacre ensuite essentiellement à sa Franciade. Même si, par deux fois, il renoue avec ses variations sur l'inspiration amoureuse, en publiant en 1574 le tombeau Sur la mort de Marie (de Clèves)- intégré aux Amours dans l'édition des œuvres complètes de 1578 -, et en 1578, les Sonnets pour Hélène (de Surgères), qui accomplissent la sublimation de la femme en déesse, l'échec relatif de sa grande épopée le détourne de l'écriture et l'incite, soucieux de sa gloire future, à entreprendre un grand chantier: l'agencement de toute sa production en plusieurs tomes.

« Je suis le trafiqueur des Muses »

À partir de 1560, en effet, les éditions se succèdent. Les plus importantes sont la première édition, qui comporte quatre volumes comprenant les Amours, les Odes, les Poèmes et enfin les Hymnes, la cinquième, qui y ajoute notamment en 1578 les pièces Sur la mort de Marie, les Sonnets pour Hélène, les Discours et la Franciade, la sixième (1584), la plus fidèle à ses volontés, qui présente les derniers remaniements effectués avant sa mort en décembre 1585. Suivent deux éditions posthumes en 1586 et 1587.
( Azadunifr )


Bibliographie

Le Premier Livre des Odes (1550): Ode à Cassandre («Mignonne, allons voir si la rose»)
Le Cinquième Livre (1552)
Les Amours de Cassandre (1552)
Livret de folastries 1553
Le Bocage (1554)
Gayetez 1555
Les Amours de Marie (1555)
Les Hymnes (1555-1556)
Continuation des amours (1555-1556)
Discours 1558
Poèmes (1560-1573)
Discours sur les misères de ce temps (1562)
L'art poétique 1765
La Franciade inachevé(1572)
Sonnets pour Hélène (1578): «Quand vous serez bien vieille... »
Le bocage royal 1584
Les derniers vers 1586
Elégies ?
Mascarades ?


Odes (1550 — sans cesse reprises et augmentées)

Ce livre fut un événement ; Ronsard y défend comme en un manifeste la nécessité d'une poésie élevée, ambitieuse, contre la pratique poétique de son temps, qui voyait la forme — généralement courte — l'emporter sur le sens. L'inspiration ou fureur donne au contraire au poète une mission : conduire, éclairer — c'est toute une conception de l'homme de lettres qui commence ici à s'inventer. Les odes de Ronsard sont avant tout célébration, d'un moment amoureux, d'un paysage, d'un prince, dont la beauté s'enrichit par le jeu des références (allusions, omniprésence de la mythologie antique, souvenirs d'Horace et de Pindare).
Odes

Le Second livre des Amours (1552, édition augmentée en 1555 et 1556)

Rêvées, ces amours pour Cassandre sont d'inspiration pétrarquiste, maintenant la belle dans un absolu inaccessible qui comble et désespère le poète — lequel n'est cependant pas sans célébrer la chair, voire en jouir. Plus que dans les Odes, la complexité linguistique et le jeu des références (identité troyenne de Cassandre) rendent difficile la lecture du recueil. Les deux Continuations sont en revanche plus familières — le passage du décasyllabe à l'alexandrin permet la coïncidence du vers et de la phrase, tandis que la variété amoureuse est encouragée : Ronsard gagne en autonomie face au modèle pétrarquiste, développant un style et une vision plus personnels.

Sonnets pour Hélène (1578)

Publiés à la suite des Amours, dans l'une de ces multiples éditions remaniées qui sont une spécialité de Ronsard. Hélène de Surgères en est la figure centrale, Hélène qui comme Cassandre est française et troyenne. Cette œuvre tardive semble un retour au pétrarquisme (absolu de la femme, véritable guide de l'âme), mais se développe aussi sur l'argumentation du poète désireux de voir la belle s'adoucir ; c'est là porte ouverte à un réalisme un peu grinçant, refusant la duperie ; le recueil se construit sur ces variations, en une langue très pure, presque classique déjà.

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