La France au XVI e siècle

Friday, November 14, 2008



Les guerres de Religion:

En 1534, au cours d'une nuit du mois d'octobre, des affiches sont posées partout sur les murs de France, jusque sur la porte de la chambre de François 1er. Ces "placards" dénoncent le pape, l'accusant de blasphémer, le traitant de vermine et de menteur. Cette affaire est le symptôme de la guerre des religions qui émerge en France et en Europe. Les thèses de l'allemand Luther (1488-1546) puis du suisse Calvin (1509-1564), les principaux théoriciens de la Réforme, ont convaincu une bonne part de la noblesse française - dont la soeur du roi, Marguerite de Navarre, et créent les conditions d'une rupture entre catholiques et protestants. Ces derniers jugent sévèrement les excès scandaleux de l'Eglise de Rome, ses superstitions et la corruption de ses prélats, son influence politique grandissante, renforcée par par les richesses qu'elle dérive de son commerce florissant avec ses principaux alliés, l'Espagne et le Portugal. Les partisans de la Réforme réclament un retour à la foi pure soutenue par une lecture à la lettre des Evangiles et de la parole du Christ. En revanche, les catholiques, qui soutiennent le pape, accusent les évangélistes d'hérésie, de contester l'autorité du pape et d'abjurer la foi chrétienne en renonçant à ses dogmes fondamentaux. Dans un pays déjà divisé politiquement entre partisans de la Maison de Guise (catholiques) et Huguenots (calvinistes) durant le règne de Henri II (1547-1560), cette confrontation entre réformistes et papistes va prendre des proportions dramatiques.

Quand le petit-fils de François 1er, Charles IX, hérite de la couronne en 1560, il est trop jeune pour gouverner. C'est donc sa mère, Catherine de Médicis, qui assure la régence jusqu'à sa maturité. En 1562, bien qu'un édit de tolérance permette aux protestants de pratiquer librement leur culte, le duc de Guise fait massacrer plusieurs dizaines d'évangélistes assemblés dans une grange à Wassy, un petit village de Champagne. Cet acte déclenche les hostilités, les protestants obtenant le soutien de l'Angleterre et de l'Allemagne, des batailles ont lieu partout dans les régions de France, ponctuées toutefois par des trèves et traités (Amboise, 1562; Longjumeau, 1567; Saint-Germain, 1570). En août 1572, toute la noblesse protestante est réunie à Paris pour assister au mariage de Henri de Navarre et de Marguerite de Valois, soeur du jeune roi de France. C'est alors que Catherine de Médicis, sous le prétexte de protéger Charles IX contre une conspiration et dans l'espoir de décapiter le mouvement réformiste, donne l'ordre de massacrer la communauté protestante. Le 24 août, jour de la Saint-Barthélemy, des assassinats et des pillages ont lieu à Paris, faisant plusieurs milliers de victimes. Seuls le roi de Navarre et son fils le prince de Condé sont épargnés, ayant été contraints à abjurer leur foi. En province, les assassinats de protestants se poursuivent jusqu'au mois d'octobre, faisant des dizaines de milliers de victimes parmi eux. Cependant, ces terribles massacres sont loin d'anéantir les protestants, ils raniment au contraire un sentiment de solidarité parmi la communauté réformiste et vont exacerber les luttes.

À la suite de la mort prématurée de Charles IX en 1574 (il n'a que 24 ans), son frère Henri III accède au trône. Le nouveau roi doit faire face à un nouvel ennemi, à l'intérieur même du camp catholique: c'est la Sainte Ligue, menée par le duc de Guise, contrôlant la majeure partie du royaume et réclamant le partage du pouvoir avec le roi. Henri III n'a d'autre solution que de chercher une alliance avec l'autre Henri, roi de Navarre, qui s'est reconverti au protestantisme depuis sa fuite de Paris. En 1588, profitant d'une réunion des Etats généraux à Blois, Henri III fait assassiner les deux membres principaux de la Maison de Guise, dont le duc lui-même. Le roi de France est alors persuadé qu'il pourra régner seul et entreprend avec Henri de Navarre la reconquête militaire du royaume. Cette espérance est de courte durée cependant: l'année suivante, en août 1589, alors qu'il fait le siège de paris, Henri III est à son tour assassiné à coups de poignard par un moine dominicain, Jacques Clément. En l'absence d'héritier direct, c'est à Henri de Navarre, de la branche des Bourbons, descendant de Saint Louis, que revient le trône de France.

Henri IV, successeur au trône, est donc un protestant, et il hérite d'un royaume qu'il doit reconquérir face aux rebelles catholiques de la Sainte Ligue. Cette reconquête est achevée quatre ans plus tard, ses troupes pénétrant sans difficulté dans un Paris épuisé par la guerre. Après avoir à nouveau abjuré – de sa propre volonté cette fois – et s'être converti au catholicisme, Henri IV est finalement couronné en 1594 à Chartres. Le règne d'Henri IV se place ainsi sous le signe de la réconciliation et de la paix civile retrouvée: l'Edit de Nantes (1598) permet aux protestants de pratiquer leur culte librement à l'intérieur du royaume, il leur donne aussi le contrôle total de certaines villes. Par ailleurs, Henri IV s'emploie à renforcer le pouvoir royal, affaibli par la montée en puissance des nobles et l'autonomie des communes. Il rétablit, avec son ministre Sully, la collecte des impôts et crée de nouvelles taxes qui renflouent les caisses de l'Etat. L'activité culturelle et artistique peut reprendre, elle est marquée par l'émergence du style baroque, dans l'architecture, les lettres, la musique et les arts. Cette tendance, qui apparaît comme une sorte de récréation après les longues souffrances des guerres, refuse les règles établies, prône la liberté et la fantaisie et même une certaine démesure dans le cadre d'une exécution toujours raffinée et décorative. Le règne du populaire Henri IV finit brutalement, en 1610: il est assassiné par Ravaillac, un catholique, qui a été sévèrement puni pour ce crime dont il n'a jamais révélé les motifs.
( Azadunifr )

les guerres de religion sous Henri II, Charles IX, Henri III

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