La France au XVI e siècle
Le XVIe siècle est un siècle de transitions dont l’histoire mouvementée est riche d’événements considérables : l’humanisme introduit une nouvelle vision du monde, la Réforme détermine l’avenir de la Chrétienté, la conquête du Nouveau Monde modifie l’équilibre des sociétés européennes et l’image qu’on se fait de l’univers. En France, ce siècle commence par les guerres d’Italie et se termine par les guerres de religion: tous ces critères se ressentent bien évidemment dans la littérature du siècle. Écrivains et intellectuels du XVIe siècle ont eu la conscience d’une rupture profonde entre leur époque et celle du Moyen age qui la précédait. Aussi le XVI siècle est marqué par un puissant movement des idées et des arts que l’on appelle la Renaissance. il se caractérisé par une redécouvrte de l’Antiquité et s’accompagne d’une forte confiance dans l’homme et dans son avenir
Le XVIe siècle est le siècle de la Renaissance, une période de progrès dans tous les domaines. L'invention de l'imprimerie à caractères métalliques, par Gutenberg, vers 1450, permet l'essor du livre qui diffuse la culture antique comme les œuvres modernes. Le Nouveau Monde est découvert, c'est la découverte (et le massacre) de nouvelles civilisations. La preuve de l'héliocentrisme (le Soleil au centre de l'Univers, et non la Terre), apportée par Copernic en 1453, bouleverse l'idée de la place de l'homme qui n'est plus au centre de l'univers, ainsi que de la réalité scientifique des Écritures sacrées.
Par ailleurs l'art de la Renaissance s'inspire de la culture italienne et cherche à revenir aux sources des textes antiques. Casimir est de même un homme aux grands yeux qui fait tout le temps "hein"! Au XVIe siècle la France se construit autour du pouvoir royal qui œuvre à unifier la langue française. Ces évènements influent sur la littérature du XVIe siècle.
La philosophie humaniste apparaît durant cette période. Elle voit la dignité de l'homme dans ses capacités à cultiver la raison pour comprendre le monde et se comprendre, et s'inspire de l'antiquité et des valeurs chrétiennes telles qu'elles sont exprimées dans l'évangile. Cette philosophie s'accorde aux découvertes scientifiques de l'époque, comme l'étude du mouvement de la terre et des planètes, ou l'exploration des continents américains et asiatiques.
François Rabelais (1494-1553) a été homme d'Église et médecin ; ses romans comme Pantagruel puis Gargantua (père de Pantagruel) allient truculence et érudition, et développe un humanisme optimiste qui croit en l'homme et en son libre arbitre sans cesser de croire en Dieu.
Les premiers poèmes de Clément Marot (1496-1544) s'inspirent de la tradition du Moyen Âge, puis il développe un art plus personnel, plus sentimental et plus lyrique. Les poèmes de Maurice Scève (1501?-1564?) et Louise Labé (1524-1566) chantent les sentiments amoureux avec beaucoup de sensibilité et de sincérité.
Les poètes Joachim du Bellay (1522-1560) et Pierre de Ronsard (1524-1585) — qui est par ailleurs l'auteur de nombreux poèmes amoureux — travaillent à développer le vocabulaire et la grammaire française ; le français moderne leur doit beaucoup.
À la cour du roi, Marguerite de Navarre (1492-1549) a pris soin de soutenir les hommes de lettres auprès de François Ier, son frère ; elle est aussi auteur d'un recueil de courtes histoires sur les mœurs de son temps.
Les guerres de religion (1562-1598) ternissent la fin du siècle. La philosophie de Michel Eyquem, seigneur de Montaigne (1533-1592), traduit ces troubles. Elle est humaniste, mais sans l'optimisme associé au progrès qui était présent au début du siècle. Sa philosophie, comme celle d'Étienne de La Boétie (1530-1563) dont il est l'ami, consiste à accepter la faiblesse de la condition humaine, rechercher le bien de l'homme et combattre l'intolérance. Sa manière de vivre, ses expériences et les réflexions qu'elles entraînent est l'objet de son œuvre principale, appelée pour cette raison Les Essais.
Les écrits de Théodore Agrippa d'Aubigné (1552-1630) et les pièces de théâtre de Robert Garnier (1545-1590) sont tragiques et morbides, en accord avec la barbarie de l'époque. Tous les deux, le premier protestant militant et le second catholique, s'accordent sur l'espérance d'un réconfort divin venant après ces temps de fureur.
Le XVIe siècle est le siècle de la Renaissance, une période de progrès dans tous les domaines. L'invention de l'imprimerie à caractères métalliques, par Gutenberg, vers 1450, permet l'essor du livre qui diffuse la culture antique comme les œuvres modernes. Le Nouveau Monde est découvert, c'est la découverte (et le massacre) de nouvelles civilisations. La preuve de l'héliocentrisme (le Soleil au centre de l'Univers, et non la Terre), apportée par Copernic en 1453, bouleverse l'idée de la place de l'homme qui n'est plus au centre de l'univers, ainsi que de la réalité scientifique des Écritures sacrées.
Par ailleurs l'art de la Renaissance s'inspire de la culture italienne et cherche à revenir aux sources des textes antiques. Au XVIe siècle la France se construit autour du pouvoir royal qui œuvre à unifier la langue française. Ces évènements influent sur la littérature du XVIe siècle.
La philosophie humaniste apparaît durant cette période. Elle voit la dignité de l'homme dans ses capacités à cultiver la raison pour comprendre le monde et se comprendre, et s'inspire de l'antiquité et des valeurs chrétiennes telles qu'elles sont exprimées dans l'évangile. Cette philosophie s'accorde aux découvertes scientifiques de l'époque, comme l'étude du mouvement de la terre et des planètes, ou l'exploration des continents américains et asiatiques.
François Rabelais (1494-1553) a été homme d'Église et médecin ; ses romans comme Pantagruel puis Gargantua (père de Pantagruel) allient truculence et érudition, et développe un humanisme optimiste qui croit en l'homme et en son libre arbitre sans cesser de croire en Dieu.
Les premiers poèmes de Clément Marot (1496-1544) s'inspirent de la tradition du Moyen Âge, puis il développe un art plus personnel, plus sentimental et plus lyrique. Les poèmes de Maurice Scève (1501?-1564?) et Louise Labé (1524-1566) chantent les sentiments amoureux avec beaucoup de sensibilité et de sincérité.
Les poètes Joachim du Bellay (1522-1560) et Pierre de Ronsard (1524-1585) — qui est par ailleurs l'auteur de nombreux poèmes amoureux — travaillent à développer le vocabulaire et la grammaire française ; le français moderne leur doit beaucoup.
À la cour du roi, Marguerite de Navarre (1492-1549) a pris soin de soutenir les hommes de lettres auprès de François Ier, son frère ; elle est aussi auteur d'un recueil de courtes histoires sur les mœurs de son temps.
Les guerres de religion (1562-1598) ternissent la fin du siècle. La philosophie de Michel Eyquem, seigneur de Montaigne (1533-1592), traduit ces troubles. Elle est humaniste, mais sans l'optimisme associé au progrès qui était présent au début du siècle. Sa philosophie, comme celle d'Étienne de La Boétie (1530-1563) dont il est l'ami, consiste à accepter la faiblesse de la condition humaine, rechercher le bien de l'homme et combattre l'intolérance. Sa manière de vivre, ses expériences et les réflexions qu'elles entraînent est l'objet de son œuvre principale, appelée pour cette raison Les Essais.
Les écrits de Théodore Agrippa d'Aubigné (1552-1630) et les pièces de théâtre de Robert Garnier (1545-1590) sont tragiques et morbides, en accord avec la barbarie de l'époque. Tous les deux, le premier protestant militant et le second catholique, s'accordent sur l'espérance d'un réconfort divin venant après ces temps de fureur.
La fin du XVe siècle avait d’ailleurs préparé l’avènement des temps nouveaux: vers 1450, Gutenberg, inventant les caractères mobiles métalliques, fit accomplir un pas décisif aux techniques de reproduction. L’imprimerie d’abord réservée à l’édition de la Bible ,allait connaître un essor fabuleux.
Mais des troubles religieux viennent endeuiller cette époque. Il sont dus à un conflit entre les tenants de l’ordre établi et les partisans d’une réforme de l’église (les réformés ou Huguenots). Les années d’optimisme qui s’achèvent vers 1559 sont suivies par une période de guerres civiles sanglantes peu propices au développement de la littérature . En 1598 , L’édit de Nantes , rétablit la paix et garantit la liberté de croyance en france . il marque la fin du XVIe
Le XVIe siècle est un siècle de contrastes où coexistent guerres et massacres, en même temps qu'un renouveau des sciences et des arts.
Avec le XVIe siècle émerge un sentiment d'appartenance nationale, ainsi qu'une réelle centralisation du pouvoir royal. Cela résulte en partie de conflits tournés vers l'extérieur qui répondent aux ambitions de conquête de Charles VIII, puis de Louis XII et François Ier, contre Charles Quint. Aux conflits féodaux de la période précédente succèdent des problèmes intérieurs d'une nouvelle espèce. L'unité du royaume, encore fragile, est menacée par le courant de l'Église réformée qui s'est développée en Europe autour de Luther. Celui-ci nie la nécessité d'un intermédiaire entre le fidèle et les Écritures Saintes ( la Bible, et non pas les prêtres, constitue l'unique autorité en matière de foi). Ainsi Luther soumet l'obtention du Salut à l'arbitraire divin (seule peut nous sauver la grâce de Dieu, don absolument gratuit reçu par la foi). En France, ce courant s'est diffusé autour de Calvin qui publie en 1536 l'Institution chrétienne où sont résumées ses principales thèses. Avec l'arrivée d'Henri II au pouvoir, en 1547, la lutte contre les protestants se durcit. Mais c'est après la mort de celui-ci, en 1559, que la France entre dans la période la plus sombre du siècle. Les conflits se déchaînent après le massacre de Wassy, en 1562, ordonné par le duc de Guise, partisan de l'orthodoxie de l'Église catholique. De nouveaux massacres, dont le plus violent est celui de la Saint-Barthélemy en 1572, ensanglantent cette période qui ne cessera provisoirement qu'avec la promulgation, en 1598, de l'édit de Nantes par Henri IV.
Mais le XVIe siècle est également le siècle de ce que l'on a coutume d'appeler la Renaissance. L'horizon, géographique et intellectuel, s'élargit du fait des grandes découvertes : Christophe Colomb, Vasco de Gama, Amerigo Vespucci, ou Fernand de Magellan, atteignent de nouveaux continents ou explorent de nouvelles routes maritimes. La représentation que l'homme se fait de sa place dans l'univers est bouleversée. Les calculs de Galilée ou de Kepler confirment que la Terre n'est pas le centre de l'univers, mais qu'elle n'est qu'une planète qui gravite autour du soleil. L'héliocentrisme conduit ainsi l'homme à se rendre compte qu'il n'est pas le centre de la Création. Aux triomphantes certitudes du Moyen Âge succèdent le doute et l'inquiétude.
Dans le domaine des techniques, les progrès de la métallurgie avaient permis, au siècle précédent, une meilleur utilisation de l'acier, concrétisée par la découverte de l'imprimerie en 1450, à Mayence, par Gutenberg. Désormais, la diffusion des textes n'est plus tributaire des copies. De nouvelles exigences d'exactitude quant à l'établissement des textes apparaissent. Les traductions en langues vernaculaires tireront profit de ce nouveau procédé pour ouvrir à un plus large public des textes autrefois réservés à une petite élite. La Bible est ainsi traduite pour la première fois par Luther en 1521, ce qui contribue à assurer le succès de la Réforme.
Le renouveau des arts et des lettres en France est influencé par la Renaissance italienne découverte à la suite des guerres d'Italie. On embrasse souvent le courant d'idée dominant de ce siècle sous le terme d'humanisme. Comprenons qu'il ne s'agit pas là d'une rupture par rapport à l'époque médiévale, mais plutôt d'une continuation de ce qui s'était esquissé à la fin du XVe siècle. Par humanisme, on entend un regain d'intérêt pour l'Antiquité, en particulier les grands écrivains latins, la philosophie platonicienne, les récits d'Hérodote, les tragédies de Sophocle et la poésie d'Homère. Les humanistes relisent également les premiers écrits chrétiens dans lesquels un Érasme cherche le message évangélique dépouillé de l'épaisseur de la glose théologique. Face aux guerres et aux conflits qui traversent le siècle, ce courant se caractérise également par un élan d'optimisme, et une volonté de réforme sans nouveaux conflits. L'idée que la connaissance doit permettre aux hommes de s'épanouir fait naître le thème de l'éducation idéale que l'on retrouve aussi bien chez Érasme, Rabelais, ou Montaigne.
Parmi les genres littéraires, la poésie est certainement celui qui bénéficie des plus grandes novations. Les poètes et humanistes italiens Dante (1265-1321), Boccace (1313-1375) et Pétrarque (1303-1374) sont découverts, et influencent la plupart des poètes. La publication de la Défense et Illustration de la langue française par Du Bellay illustre la volonté, partagée par Ronsard et les autres poètes du petit groupe de la Pléiade, de créer un art poétique proprement français. Cette volonté n'est pas sans rapport avec la situation de l'écrivain durant ce siècle. En effet, la plus large diffusion des textes, ainsi que les mesures que prend François Ier pour encourager les belles lettres, conduisent souvent les écrivains à s'engager du côté du pouvoir royal. La volonté de renouveler la langue poétique et la certitude que la langue française peut égaler ou dépasser les œuvres de l'Antiquité coïncident avec ce mouvement général d'affirmation de la puissance de la France. Toutefois, l'imitation des grands genres antiques et la création de nouveaux mots auront une influence durable. Légère et sensuelle, la poésie de Ronsard fait école après sa mort, mais les troubles religieux de la seconde moitié du XVIe siècle apportent dans la littérature des thèmes d'inspiration plus macabres.
Les novations dans le genre théâtral résultent surtout de l'intérêt suscité par le théâtre antique et italien. Le genre farcesque connaît un grand succès populaire, tandis que les premières tragédies sont marquées par les défauts d'un genre qui se cherche encore et ne rencontre guère de public en dehors de la Cour. De son côté, le théâtre des protestants privilégie surtout les sujets bibliques.
Quant au genre narratif, il reste mal défini. Dans le prolongement des goûts de la période médiévale, le roman de chevalerie séduit toujours le public, et les courts récits ne semblent pas toujours se rapporter à un genre précis. Il faudra attendre le XVIIe siècle pour qu'apparaissent les premiers romans au sens moderne du terme. Néanmoins, l'œuvre de Rabelais est, déjà, à bien des égards annonciatrice du roman moderne. Tout en prolongeant la tradition du conte, elle synthétise l'esprit du XVIe siècle tant par sa forme que par la variété de ses thèmes lui font tout aussi bien traiter de guerre, d'éducation, que de médecine.
RABELAIS (François), 1483 ou 1494-1553
Nous ignorons la date précise à laquelle Rabelais est né. D'abord moine dans l'ordre franciscain, puis bénédictin, il acquiert une grande culture des textes de l'Antiquité grecque et latine, mais également de littérature italienne. En 1530, il abandonne la vie monacale, et part étudier la médecine à Paris, puis à Montpellier, où il est reçu bachelier en médecine, avant d'être médecin à l'Hôtel-Dieu de Lyon en 1532. Cette même année, il entreprend le récit de Pantagruel, fils de Gargantua, et le publie sous le pseudonyme de Maistre Alcofrybas Nasier. Cette première œuvre est censurée par la Sorbonne. Rabelais répond à cette condamnation en publiant en 1534 l'histoire de Gargantua où il redouble ses attaques contre la Sorbonne. Mais l'affaire des Placards, qui marque le début de la répression contre la religion réformée, l'incite à être plus prudent. Rabelais cesse d'écrire pendant onze ans. Il devient secrétaire et médecin du cardinal Jean du Bellay, l'accompagne à Rome, devient chanoine du couvent de Saint-Maur-des-Fossés, et acquiert le diplôme de docteur en médecine. Il reprend son œuvre en publiant en 1546 le Tiers Livre qui se solde par une nouvelle condamnation de la Sorbonne. Il se réfugie alors à Metz. Mais, ayant obtenu les faveurs du roi Henri II, il parvient à publier en 1552, un an avant sa mort, le Quart Livre, où il critique à la fois l'Église romaine et les protestants. Le Cinquième Livre sera publié de façon posthume en 1564.
Rabelais se masque derrière le récit burlesque, voire farcesque, pour exprimer des idées qui sont, pour reprendre sa comparaison trouvée chez Platon, comme des drogues précieuses qu'il faut découvrir par delà les apparences. Le procédé qu'il utilise est le grossissement. Ses personnages, gigantesques, habitent un univers où la démesure, le grotesque, et l'absurde sont loi. Par ce procédé, Rabelais parvient à créer des effets comiques où l'érudition et la grivoiserie se mêlent dans un débordement d'imagination. Le corps devient le symbole de l'homme lui-même, et les détails scatologiques participent d'un renversement carnavalesque des valeurs, où les manifestations du corps ne sont plus honteuses, mais les signes d'une nature voulant goûter la vie. L'œuvre de Rabelais affirme ainsi une joie de vivre qui refuse tout dualisme entre l'esprit et le corps. Si le corps est pour Rabelais la condition première de l'homme, l'apologie de la nature sensible est le parti-pris littéraire qu'il choisit pour l'exprimer.
Mais l'imagination fantaisiste et satirique de Rabelais ne va pas sans un certain engagement. Comme d'autres humanistes, il prêche le retour aux textes d'origine, et non à leurs commentaires. Que ce soit en matière de médecine, de justice, ou de théologie, la lecture des Anciens doit permettre de mieux observer, de mieux comprendre, et de mieux juger le monde et les hommes. Ses attaques contre la Sorbonne, contre les méthodes d'enseignement de son temps, ou contre l'éloquence des plaidoiries médiévales, s'expliquent par cette volonté de se débarrasser de tout ce qui vient obscurcir la spontanéité des Anciens qui ont su rester à l'écoute de la nature. Car, pour Rabelais, seule l'école de la nature est en mesure de nous apprendre à jouir des biens terrestres, et de nous prémunir de l'austérité de métaphysique médiévale qui privilégie le spirituel et l'abnégation.
Œuvres principales :
• Pantagruel (1532).
• Gargantua (1534).
• Tiers Livre (1546).
• Quart Livre (1552).
• Cinquième Livre (posthume,1564).
MONTAIGNE (Michel EYQUEM de), 1533-1592
Michel Eyquem est né en 1533. Il reçoit de son père une éducation libérale avant de poursuivre ses études à Bordeaux, puis à Toulouse où il étudie le droit. En 1557, il devient membre du parlement de Bordeaux et rencontre un an plus tard Étienne de La Boétie, alors jeune magistrat. Ils nouent ensemble une profonde amitié que seule la mort prématurée de La Boétie en 1563 viendra rompre. Devenu seigneur de Montaigne après la mort de son père en 1568, il abandonne sa charge de conseiller et se retire dans ses terres où il commence la rédaction de ses Essais. Les livres I et II sont publiés en 1580. Pour se soigner, Montaigne entame, entre 1580 et 1581, un long périple qui le conduira en Allemagne, en Suisse, et en Italie. Partout, il note ses impressions dans son Journal de Voyage. En 1581, il est élu pendant son absence maire de Bordeaux. Il occupera cette charge jusqu'en 1585. L'année suivante, et sans pour autant abandonner définitivement la politique, il reprend ses Essais, corrige les textes publiés en 1580, et les complète d'un troisième livre qu'il publiera en 1588. Les dernières années de sa vie, marquées par la maladie, seront occupées à recomposer et à augmenter son œuvre.
Les Essais sont la seule œuvre qu'ait publiée Montaigne, œuvre sur laquelle il a travaillé durant toute sa vie. Le titre fournit déjà une indication sur la nature de ce texte divisé en 107 chapitres de longueur inégale, organisés dans un ordre dont il est parfois difficile de comprendre la logique interne. En effet, par leur forme même, les Essais sont une écriture du Moi qui, sans être autobiographique, livre au lecteur des confidences intimes. Ce goût de l'introspection lui fait dire : "Je n'ai pas plus fait mon livre que mon livre m'a fait (…)"(Essais, II, 18).
Ce travail d'écriture, qui est également un travail sur soi, le conduit à une pensée qui semble être toujours en mouvement, et se refuse d'être systématique, ou close sur elle-même. Comme la vérité ne se donne jamais de façon définitive, il faut la chercher sans cesse dans sa propre expérience. Montaigne assume les contradictions que cette définition de la vérité peut faire surgir. Car, pour lui, à la différence de la plupart des philosophes de son temps et du siècle à venir, la contradiction n'est pas le signe de l'erreur, mais au contraire l'adhésion à un monde où tout est perpétuel changement. C'est pourquoi, selon ses propres termes, "[…] je me contredis bien à l'aventure, mais la vérité […], je ne la contredis point" (Essais, III, 2). Cette relativité généralisée qui respecte les limites de ce que notre esprit peut savoir, trouve également son application dans les questions de son temps, comme l'indique cette formule à propos des massacres perpétrés par les Espagnols en Amérique : "Chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage"(Essais, I, 31).
L'expérience joue ainsi un rôle prépondérant, comme dans la pédagogie où l'éducation que l'enfant reçoit doit lui permettre d'être actif en lui apprenant à juger, et non passif en lui inculquant des connaissances qu'il ne saura mettre à profit. Montaigne semble avoir appliqué à lui-même les principes de cette pédagogie comme en témoigne l'utilisation qu'il fait de sa grande érudition. Les philosophes de l'Antiquité, tels Plutarque, Sénèque, Épictète, jalonnent les chapitres de son œuvre pour illustrer ses propos et non pour affirmer une vérité immuable, héritée du passé. Le tout conduit à une œuvre où la morale stoïcienne et épicurienne se mêlent à un scepticisme parfois radical.
Montaigne a ainsi créé un genre qui lui est propre. Ses procédés d'écriture ne s'inspirent d'aucun modèle rhétorique, et la manière dont il expose sa morale ressemble à un voyage au cœur de sa pensée. Le dernier mot revient toujours à une attitude dynamique à l'égard du monde. Ce long dialogue avec soi-même que sont les Essais atteint ainsi une dimension qui dépasse le cas de Montaigne écrivain. Tout y est fait pour inviter à penser, à réfléchir pour mieux vivre, et à observer la vie pour mieux penser.
Œuvres principales :
• Les Essais : Livres I et II, 1580
Livre III, 1588
• Journal de Voyage, publication posthume.
DU BELLAY (Joachim), 1522-1560
Du Bellay naît en 1522. Orphelin très tôt, il ne garde que des souvenirs amers de son enfance. Sa santé est fragile, et une longue maladie le rend presque sourd. En 1547, il commence ses études de droit à Poitiers, et rencontre Ronsard avec qui il part étudier au collège de Coqueret. Il est le principal rédacteur du recueil de sonnets Défense et Illustration de la langue française qu'il publie en 1549, avant d'écrire le recueil de L'Olive, qui marque profondément les autres poètes de son époque. Entre 1553 et 1557, il fait un séjour à Rome où il occupe la place de secrétaire du cardinal Jean du Bellay, son oncle, ambassadeur du roi Henri II. C'est durant cette période, marquée par la déception de la vie qu'il mène dans cette ville dont il a tant rêvé, qu'il écrit Les Antiquités de Rome, Les Regrets, et les Divers Jeux rustiques, recueils publiés en 1558. De retour à Paris, il tente sans succès de devenir poète du roi auprès d'Henri II, puis de François II. L'amertume le gagne peu à peu, et elle se laisse deviner dans la pièce intitulée Le Poète courtisan où il dénonce les poètes flatteurs. Il meurt, abandonné, en 1560, emporté par la maladie.
Ardent défenseur de la langue française, du Bellay ne cesse d'explorer les possibilités d'une forme qu'il privilégie : le sonnet. Il est d'abord influencé par Pétrarque, comme en témoignent les pièces du recueil intitulé L'Olive, où il multiplie allusions mythologiques et figures de rhétorique. Mais c'est son séjour à Rome qui influencera le plus sa poésie en lui faisant prendre un ton de plus en plus intime. Les Antiquités de Rome thématisent la grandeur et la décadence de cette ville, et mêlent l'évocation de grands événements historiques aux méditations sur les aléas de l'existence humaine.
Les Regrets, où du Bellay concentre son écriture sur ses sentiments, accentuent la dimension personnelle de sa poésie. La nostalgie de son Anjou natal, le sentiment d'exil, la solitude, et la charge laborieuse dont il doit s'acquitter, lui font prendre un ton tout d'abord élégiaque, puis satirique. Ainsi, la déception provoquée par son séjour à Rome cède la place à l'évocation des réalités de la vie de cette ville, qui sont parfois marquées d'une profonde ironie.
C'est cet amalgame de sentiments contradictoires qui fait apparaître l'œuvre de Du Bellay comme le témoignage d'une imagination déplorant un réel indifférent au rêve. Le rythme de ses alexandrins, ainsi que leur éloquence, font de lui un l'un des plus grands novateurs dans l'art du sonnet.
Œuvres principales :
• Défense et Illustration de la langue française (1550).
• L'Olive (1549).
• Les Antiquités de Rome contenant une générale description de sa grandeur et comme une déploration de sa ruine, plus un songe ou une vision sur le même sujet (1558).
• Le Songe (1558).
• Les Regrets (1558).
• Divers Jeux rustiques (1558).
RONSARD (Pierre de), 1524-1585
Ronsard est né en 1524 au château de la Possonnière dans le Vendômois. De 1536 à 1539, il fut page des enfants du rois, en particulier de Charles d'Orléans et de Madeleine de France. Il voyage en Europe et prend le chemin du métier des armes et de la diplomatie. Mais, en 1542, une longue maladie le rend presque sourd, et lui fait renoncer à ses premiers projets pour se consacrer à la poésie. De 1543 à 1547, il étudie à Paris et suit, avec Du Bellay, les leçons de Dorat au collège de Coqueret. Son ambition et sa personnalité le font rapidement s'imposer comme le chef de file du groupe de la Pléiade, et il publie dès 1550 les quatre premiers livres des Odes. Entre 1552 et 1555, il publie ses Amours où le ton se fait plus personnel. Il acquiert une très grande renommée à la Cour, et compose entre 1555 et 1566 ses Hymnes où il renouvelle la veine poétique des Odes, avec cette fois-ci plus de maturité. À partir de 1558, et jusqu'à 1574, Ronsard est le poète officiel de Charles IX. Il jouit de bénéfices ecclésiastiques, ainsi que des faveurs des puissants, et compose des œuvres sur commande. C'est ainsi que, dans le contexte du début des guerres de Religion, il prend parti en faveur du roi dans ses Discours en vers. Ronsard inaugure ainsi une forme de poésie militante en faveur des catholiques, au même titre qu'Agrippa d'Aubigné (1552-1630) qui, lui, prend le parti des protestants. Dans le prolongement de cette prise de position, Ronsard commence La Franciade où il dépeint de façon légendaire la fondation de Paris. Elle ne sera jamais achevée, étant peu appréciée de ses contemporains. Après la mort de Charles IX, Desportes le remplace à la Cour. Ronsard se retire alors dans son prieuré où il compose les Sonnets sur la mort de Marie, et ses Sonnets pour Hélène en 1578, avant de mourir en 1585.
Ronsard est aujourd'hui surtout connu pour ses poèmes d'amour à l'intention de Cassandre, Marie ou Hélène. Pourtant, il a composé de nombreuses pièces pour célébrer les rois, pour relater les événements politiques, ou pour faire part de son patriotisme. Il recourt à un ton épique, ou à de nombreuses comparaisons mythologiques qui, dans la veine de Pindare et d'Horace, donnent à sa poésie un vernis antique. Mais par là même, ce sont les poèmes les plus éloignés d'une expression directe des sentiments.
Les poèmes consacrés à ses amours sont plus personnels et d'une inspiration plus simple, même si, comme dans les Amours de Cassandre, les motifs mythologiques et les résurgences d'emprunts aux poètes latins ne sont pas absents. Lorsqu'après deux siècles d'oubli, Ronsard est redécouvert par les romantiques, c'est à propos de ce versant plus intime de l'œuvre que ceux-ci voient en lui l'un de leurs précurseurs. Pourtant, Ronsard cherche moins à décrire ses propres sentiments qu'à créer chez le lecteur un effet. Le travail minutieux de réélaboration et de correction de ses œuvres complètes, qu'il mena de 1560 à 1584, indique que la dimension autobiographique est secondaire à ses yeux.
Par ailleurs, en multipliant les destinataires, qui peuvent être, comme Cassandre Salviati, fille d'un grand seigneur florentin, ou, comme Marie Dupin, une jeune bergère, Ronsard cherche à dépeindre les différents visages de l'amour, et non un seul amour absolu. Le désir physique n'y est pas absent, et il s'y devine parfois un certain érotisme.
Œuvres principales :
• Odes (1550-1556).
• Amours (1552-1555).
• Hymnes (1555-1556).
• Discours (1562-1563).
• La Franciade (1572).
L'humanisme
Dans ce contexte de bouleversement, un hollandais appelé Érasme va inventer une nouvelle sorte de littérature, L'Humanisme... L'idéologie humaniste est représentée par six points :
1) Libre pensée et libre interprétation des textes antiques et sacrés.
En effet, à l'époque, l'Église était la seule à traduire ces textes et les modifiait... (par exemple les passages païens chez les écrivains grecs)
De nombreux humanistes (comme Rabelais) deviendront moines pour pouvoir avoir accès à ces textes librement, et en publier une libre interprétation, parfois sous un pseudonyme.
De la même manière, l'apprentissage du latin, du grec, de l'hébreu et des langues européennes étaient essentiels pour pouvoir avoir accès aux textes en langue originale. Toutefois, à l'époque, cela était mal vu par l'Église qui assimilait ces traductions à la Réforme protestante de Martin Luther et Jean Calvin... (Les textes de Rabelais étaient souvent censurés)
2) Retour aux sources antiques.
De nombreux humanistes reprenaient les œuvres grecques ou romaines (voir Littérature antique). Dans la même optique, ils rejetaient le Moyen Âge et son « obscurantisme » (« Le brouillard épais et presque cimmérien de l'époque gothique » (Rabelais))
3) L'apologie du savoir considéré comme extrêmement important.
La plupart des humanistes ont fait beaucoup d'études, à l'image de Rabelais, qui a fait des études de droit, de littérature, de théologie, de langues et de médecine.
3) L'importance de la bonté et de l'humanité et la croyance en un monde bon et généreux.
« Science sans conscience n'est que ruine de l'âme. » (Pantagruel, de Rabelais).
4) Un mouvement européen où Paris, Londres, Madrid, Rome et le nord de l'Italie, la Hollande, et l'Allemagne sont les grands centres de l'humanisme. De plus, l'humanisme prône l'importance des voyages qui ouvrent l'esprit, permettent les rencontres et accroissent la culture.
5) La prise de position.
Si beaucoup ne prenaient position que dans leur livres, certains, comme Thomas More (conseiller du roi d'Angleterre, lequel le fit décapiter).
6) Une nouvelle forme de religion.
L'homme croit toujours en Dieu et le respecte, mais n'a plus besoin de lui pour exister.
La Pléiade
À Paris, pendant la seconde moitié du siècle, apparaît un groupe de poètes humanistes qui veulent égaler les auteurs latins en versifiant en français. Pierre de Ronsard et Joachim du Bellay décident, durant leurs études au collège Coqueret, de créer leur propre groupe, appelé la brigade. En fin de compte, le groupe s'agrandit à sept personnes : Ronsard, Du Bellay, Jean Dorat (leur professeur de grec), Rémi Belleau (lequel remplaça, en 1554, Jean de la Péruse, décédé), Étienne Jodelle, Pontus de Thyard et Jean Antoine de Baïf.
Finalement, leur groupe prend le nom de Pléiade, en hommage à un groupe de sept poètes grecs du IIIe siècle av. J.-C., ayant eux-mêmes tiré leur nom du mythe des Pléiades (les sept filles du Titan Atlas).
La Pléïade (France)
Joachim du Bellay
Défense et illustration de la langue française
Les Regrets
Ronsard
Les Odes
Rémi Belleau
Étienne Jodelle
Pontus de Tyard
Jean Dorat
Le théâtre
Si le début du siècle voit se perpétuer le théâtre religieux du Moyen Age, la deuxième moité du siècle est marquée par l'apparition d'un théâtre politique (lié aux guerres de religion) aujourd'hui oublié. Mais, pour cette période, c'est essentiellement un genre nouveau que l'on nomme souvent (d'un terme maladroit) la tragédie antique qui mérite l'attention.
Ce renouveau littéraire est porté par des auteurs comme Etienne Jodelle qui écrit la première tragédie en langue française et en alexandrins avec Cléopâtre Captive en 1552 ou encore Didon se sacrifiant, avant de connaître disgrâce et misère.
Robert Garnier (1544-1590) laissera lui aussi des œuvres à la manière antique : Hippolyte ou Antigone (1580) et surtout Les Juives (1583) dont le sujet vient de l'Antiquité biblique mais dont l'esthétique est bien dans l'esprit d'Aristote. Il inventera également la tragédie à fin heureuse - la tragicomédie- avec Bradamante en 1582
D'autres noms méritent d'être cités même si leurs œuvres sont aujourd'hui presque oubliées : Antoine de Montchrestien (1575?-1621) ou encore Alexandre Hardy (1572? - 1632?) auteur prolifique dont on peut citer quelques titres évocateurs de leur sujet antique comme Didon ou Lucrèce) ou encore Jean Mairet (1604-1684). Autant de créateurs qui assurent la transition avec le jeune Pierre Corneille (1606-1686)dont la première tragédie, Médée date de 1635.
Le Cadre historique
La découverte de l'Amérique par Christophe Colomb en 1492 ouvre de larges espaces vierges aux explorateurs européens : Magellan (1480 -1521) accomplit le premier tour du monde et Jacques Cartier (1491 -1557) atteint le Canada. Les frontières du monde connu reculent sur terre, mais aussi dans le cosmos puis que Copernic (1473-1543) démontre que les planètes tournent autour du soleil. L'invention de l'imprimerie ( les caractères mobiles métalliques) par Gutenberg en 1450 allait donner un essor fabuleux aux techniques de reproduction. Conflit entre les tenants de l'ordre établi et les partisans d'une réforme de l'Église (les Réformés ou Huguenots) aboutit à une période de guerres civiles. En 1598, l'Édit de Nantes, rétablit la paix et garantit la liberté de croyance en France. Il marque la fin du XVIe siècle.
Quatre grandes périodes
1492-1515 : Charles VIII et Louis XII
1515-1547 : le règne de François 1er
Les guerres d'Italie favorisent les contacts et les échanges culturels, artistiques et littéraires. Elles mettent les artistes français à l'école de l'Italie. Le roi de France s'entoure d'une cour où brillent des poètes comme Clément Marot, des peintres comme Léonard de Vinci, des ... Il fait édifier de magnifiques châteaux sur les bords de la Loire (Chambord) ou à Fontainebleau.
1547-1559 : le règne de Henri II
1559-1598 : le temps des guerres civiles
Les problèmes religieux furent le prétexte de ces guerres civiles, mais les causes réelles sont multiples : une partie de la noblesse se révoltait car elle était hostile au renforcement du pouvoir royal qui la dépossédait de son rôle traditionnel dans l'État; par ailleurs l'Espagne catholique souhaitait une France faible entre les Pyrénés et ses possessions flamandes, et elle attisait donc la haine antiprotestante.
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1492-1515 : L'héritage médiéval
1. L'influence du Moyen Âge sur la littérature du XVIe siècle
-Les romans d'aventure -Un théâtre religieux : les mystères -La poésie
Le début du XVIe siècle hérite des formes poétiques du Moyen-Âge, comme le rondeau ou la ballade que cultivent les grands rhétoriqueurs. Le Moyen-Âge transmet aussi une certaine conception de l'oeuvre d'art, qui doit à la fois apporter au lecteur une vérité morale et lui plaire.
2. Les grands rhétoriqueurs
La rhétorique, qui désignait aussi bien la poésie que l'art oratoire, couvrait les domaines de l'inspiration (le choix des thèmes) et de la versification (la technique poétique). Le rhétoriqueur est un homme instruit, un lettré, qui veut inventer de nouvelles formes poétiques. Il s'est mis au service des Grands (les princes, les nobles) : en échange d'une pension qui assure sa subsis tance, il doit célébrer les événements de leur cour, ou rendre hommage aux défunts. Au-delà pourtant de cette poésie de circonstance, il embrasse une cause politique, et utilise ses connaissances des grands mythes antiques pour transmettre un enseignement moral ou philoso phique.
1515-1547 : François 1er et la Renaissance triomphante
1. La Renaissance et ses caractéristiques
La Renaissance désigne un courant d'idées qui a traversé l'Europe aux XVe et XVIe siècles. la Renaisance se caractérise par une redécouverte de l'Antiquité (grecque et latine) et s'accompagne d'une forte confiance dans l'homme et dans son avenir. Les textes, au Moyen-Âge, étaient entourés de commentaires, destinés, pensait-on alors, à éclairer leur véritable sens. La Renaissance demande que l'on revienne à la pureté du texte original, revendique le droit de le lire seul. Si l'homme du Moyen-Âge regarde Dieu, qu'il a placé dans l'église au centre de la cité, l'homme de la Renaissance regarde l'homme. La Renaissance s'accompagne d'un état d'esprit qui se répand dans les classes instruites : l'humanisme. Ses composantes essentielles sont l'érudition et la connaissance du monde antique mis au service de la compréhension du monde moderne. Les humanistes ont le souci de l'homme et de sa grandeur. Ils recherchent fébrilement la vérité dans tous les domaines. Un humaniste est d'abord un érudit qui étudie les textes antiques dans leur langue originale. Les hommes de la Renaissance découvraient chez les auteurs de l'Antiquité une nouvelle vision de la condition humaine; ils voulaient aussi instaurer des temps nouveaux, faits d'espoir et de foi en l'homme.
La Renaissance et l'Italie
L'Italie est à l'origine de la Renaissance
La prise de Constantinople par les Turcs en 1453 avait contraint à l'exil les nombreux érudits qui y demeuraient. Certains s'étaient réfugiés en Italie, apportant leur connaissance des philosophes grecs antiques comme Platon, ainsi que d'inestimables manuscrits.
Le rôle des guerres d'Italie
Les guerres d'Italie mettent les Français au contact de ce nouveau type de civilisation. Les rois en reviennent chargés d'oeuvres d'art ou de manuscrits, mais aussi accompagnés d'artistes, comme le peintre Léonard de Vinci.
France et Italie
Les jeunes gens, acquis aux idées nouvelles, rêvent de faire le voyage d'Italie afin d'y admirer les vestiges de la civilisation romaine et un mode de vie qui les fascine. En même temps la France, jalouse de l'Italie, veut prouver qu'elle peut l'égaler dans les domaines artistique ou poétique.
2. La poésie sous François 1er
À cette époque, les droits d'auteur n'existent pas : un livre publié ne rapporte rien à son auteur, si ce n'est une éventuelle renommée et l'espoir d'une gloire éternelle. On n'écrit donc pas pour gagner sa vie. Mais comme il faut bien de l'argent pour vivre, le poète, ou le lettré, doit choisir une fonction qui assure sa subsistance. Certains deviennent hommes d'Église et peuvent ainsi, sans forcément être prêtres, profiter des revenus d'une paroisse ou d'une abbaye : les bénéfices ecclésiastiques. Certains écrivains dédicacent leurs oeuvres à des personnages illustres, qui les récompenseront par une pension; d'autres enfin vivent grâce à de riches protecteurs, leurs mécènes. Le poète cherche donc un emploi stable qui lui assure un revenu annuel auprès d'un prince. Mais le prince ou le roi désire s'entourer de poètes qui puissent chanter sa gloire, célébrer ses victoires, ses traités de paix, ou les menus événements de sa cour : les naissances, les deuils. C'est pourquoi, des rois comme François 1er, des princesses comme Marguerite de Navarre, sa soeur, Anne de Bretagne jouent à cette époque un rôle artistique de premier plan en apportant une aide marérielle à des écrivains comme Marot.
3. L'essor de la prose française
Les livres écrits en français et en prose étaient rares au Moyen-Âge : les romans médiévaux étaient écrits en vers et les ouvrages de pure réflexion étaient rédigés en latin. Le XVIe siècle va permettre de codifier la prose et d'élaborer une langue propre à l'analyse et à l'expression des idées. Ce but est atteint grâce à la réunion de trois facteurs. Le premier est l'imprimerie qui permet la diffusion rapide du livre à un prix plus bas; l e second est la volonté politique d'imposer une même langue à la nation; le dernier est l'apparition d'un nouvel état d'esprit, selon lequel il convient de donner à la langue française ses lettres de noblesse : elle peut égaler le latin ou l'italien.
La réflexion linguistique
L'imprimerie fait apparaître la nécessité d'une langue aux règles précises : les spécialistes de grammaire ou d'orthographe, de plus en plus nombreux, se demandent selon quels principes en fixer l'écriture.
1547-1559 Henri II et La Pléiade
1. La Pléiade
La Pléiade est contituée de sept poètes groupés autour d'un manifeste, une publication faisant état de leur doctrine. Cette école poétique, la première en France, se baptisera la Pléiade, en référence à une constel lation d'étoiles et à sept poètes de l'époque alexandrine.
2. Un manifeste littéraire
En 1548, l'avocat Thomas Sébillet (1512-1589) publie un Art Poétique, plein de bon sens, posant les problèmes de la technique et de l'inspiration poétique. Les jeunes élèves de Dorat se sentent devancés et lui répondent dans un manifeste intitulé : Défense et Illustration de la langue française , signé du plus noble d'entre eux, Joachim du Bellay. Il pouvait, en effet, dédier le livre à son oncle, le cardinal Jean du Bellay, dont l'autorité morale devenait la caution du livre. Le contenu de cet ouvrage polémique s'organisait autour de quelques grands thèmes.
3. Naissance de la tragédie
La Défense et illustration proposait aux poètes de renoncer aux formes théâtrales du Moyen-Âge, comme la farce ou la sotie. Elle leur demandait d'adopter de nouvelles formes dramatiques : la tragédie ou la comédie. Peletier traduit en 1541 l'Art poétique du poète latin Horace, qui préconisait la division de la tragédie en cinq actes, et interdisait la représen tation sur scène des actes violents : ces deux préceptes deviendront des règles absolues pour Corneille, Racine et les autres écrivains de l'époque classique.
Vers un théâtre tragique
Des théoriciens comme Charles Estienne ou Thomas Sébillet commen cent à élaborer les règles très précises d'un nouveau théâtre . Ils insistent sur la nécessité d'une action simple et rapide pour la tragédie : l'auteur doit faire débuter sa pièce in medias res, c'est-à-dire alors que tous les éléments de l'intrigue sont déjà réunis. La mort du héros est un élément essentiel du dénouement. Le sujet, grave et sérieux, est tiré de l'Antiquité, de l'histoire, ou des légendes. Les personnages enfin doivent être nobles : c'est toute la tragédie classique du XVIIe siècle qui est en train de s'élaborer.
L'évolution de la comédie
La comédie se distingue de plus en plus de la farce : les personnages y prennent un véritable relief psychologique, et ne sont plus de simples types humains. Les auteurs entendent faire oeuvre de moralistes; ils veulent montrer la nature de l'homme ou ses travers.
1559-1598 : De François II à Henri IV : Les guerres de religion et le Baroque
1. Une littérature «militante»
Alors que les conflits religieux déchirent le pays, les poètes et écrivains ne sauraient rester neutres : souvent engagés militairement dans l'un ou l'autre camp, comme le catholique Montluc ou le protestant d'Aubigné, ils mettent avec beaucoup de virulence leur plume au service de leur cause.
Une poésie engagée : les pamphlets
Inspirés (les pamphlets) directement par l'actualité immédiate, ils sont d'abord la caricature, qui grossit certains traits et la satire qui se moque des défauts de l'ennemi et le ridiculise. Il faut y ajouter l'invective qui se place sur le terrain de la polémique souvent violente.
2. Vers de nouvelles formes théâtrales
Depuis Catherine de Médicis, la cour apprécie beaucoup la comédie Italienne, encore appelée Commedia dell'arte , dans laquelle les acteurs improvisent à partir d'un simple schéma, le canvas. Les personnages-types de la comédie italienne : le docteur ridicule, le vieillard grotesque, ou le jeune homme étourdi et amoureux. Il se livre à une satire des moeurs qui annonce Molière.
La Tragédie
Des théoriciens établissent des règles formelles qui seront encore en usage un siècle plus tard, connues sous le nom de règle des trois unités : une action unique doit se dérouler en un seul jour, en un seul lieu. De plus, les protagonistes doivent être de nobles personnages, et le sujet ne doit pas être tiré de l'histoire récente.
La tragi-comédie
La tragi-comédie veut être une tragédie à fin heureuse.
3. La poésie : naissance du baroque
La poésie baroque
Le baroque désigne un grand mouvement artistique, complexe et riche, qui s'épanouit autant dans la poésie que dans la sculpture, l'architecture ou la musique. les poètes baroque n’ont pas jamais formé une école poétique , mais on retrouve chez eux , qu’il soient protestants ou catholiques , un même ensemble de thèmes et pour les exprimer ,les mêmes procédés stylistiques.
Les thèmes baroques
Les poètes baroques sont sensibles à l'inconstance, au monde qui, sans cesse, se métamorphose. L'univers de cette poésie est un univers condamné à disparaître, où les êtres et les choses n'ont qu'une existence éphémère, où tout se transforme. Les reflets, les bulles, les images de l'air et de l'eau toujours en mouvement deviennent des symboles de notre existence dans laquelle rien n'est assuré.
Un style baroque
Pour exprimer ce monde où tout est déguisement et artifice, mouvement et tromperie, les poètes baroques développent de nombreuses métaphores tout au long de leurs poèmes. De même, ils multiplient les paradoxes qui tentent d'exprimer la complexité du monde. Leurs obsessions se traduisent par de fréquentes répétitions de mots.
1 Comments:
At 6:45 AM,
Afonso Pizarro de Sampayo e Mello said…
bonjour, j'ai lu avec interet votre histoire sur le tisserand Colomb.
Je vous invite à visiter le site traitant sur l'Amiral Colón.
http://christophecolomb.blogspot.com/
cordialement
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